Il existe plusieurs mondes hypothétiques auxquels chacun, je crois, aime réfléchir. Ils occupent d'ailleurs merveilleusement le temps lors de longs déplacements en voiture. Prenons par exemple le cas (populaire) de cette île-où-l'on-ne-peut-apporter-qu'un-objet ou de cette situation où l'on doit choisir qui fera partie de notre équipe en cas d'une zombie apocalypse. Un autre de ces cas, assez répandu, est celui où l'on ne peut manger qu'un seul repas pour le reste de notre vie, les circonstances menant à cette situation étant laissées évidemment dans l'ombre. Eh bien, en ce qui me concerne, je suis (presque) sûre que ce serait des sushis. Ça m'évite habilement d'avoir à être déchirée entre le saumon fumé, les crevettes, les avocats, le fromage à la crème et le tempura, mes chéris. Donc, voilà, dans ce monde, il y aurait tous les sushis de tous les univers possibles déjà préparés et, non, je ne défierais même pas la loi en me risquant à improviser quelque guacamole. Je serais parfaitement comblée.
La première fois que j'en ai mangés, c'était à ce restaurant, avant de commencer mon bac. J'allais dire que ça ne fait pas si longtemps, mais misère, ça date d'il y a bientôt sept ans. Ouch. Comme quoi le temps passe vite, que je suis nostalgique, etc. Néanmoins, poursuivons. Je me rappelle que j'avais à l'instant même été séduite. Puis, progressivement, lentement quoique sûrement, ces choses délicieuses se sont tracé un chemin jusqu'à mon coeur.
J'aime le riz des sushis. Lorsque bien préparé, il est parfaitement cuit, ni trop collant ni trop pâteux. Il est délicieusement vinaigré et sucré et légèrement salé. Ses grains tiennent ensemble mais de façon délicate, non pas comme une masse informe. Il accompagne avec discrétion les divers ingrédients qu'on a choisis, et ces ingrédients sont composés d'éléments les plus ravissants de la nourriture, toutes catégories confondues. Parmi les légumes et les fruits les plus courants qui servent dans la composition des makis, l'on retrouve le concombre croquant, rafraichissant et l'avocat, crémeux, parfumé; la mangue, au goût si particulier, fortement fruité et presque floral; la mandarine, qui procure une joyeuse acidité. Certains restaurants mettent des carottes, ce que je désapprouve. Les carottes sont croquantes, oui, mais un peu trop. Elles jurent toujours avec l'ensemble. Sinon, j'aime bien quand on met de la laitue, car je trouve que c'est esthétiquement appréciable. En ce qui me concerne, je préfère la remplacer par des épinards, qui apportent des propriétés nutritives en plus. M'ENFIN.
À ces légumes et à ces fruits remarquables, on joint les meilleurs poissons et crustacés : crabe, saumon, crevettes, thon, et on peut relever le tout d'une sauce teriyaki, thai ou de wasabi, selon nos envies. Si l'on est gourmand, on peut même ajouter des flocons des tempura ou une petite quantité de fromage à la crème. Les california rolls se décorent bien, aussi, de quelques oeufs de poisson ou de graines de sésame.
L'ensemble est tout simplement délectable, car il mélange habilement les saveurs, les textures et les couleurs. Les sushis sont esthétiquement une réussite, et se présentent d'un point de vue culinaire comme une expérience riche, toujours renouvelée par chaque bouchée. Entre les différentes variétés, on mange traditionnellement une tranche de gingembre, ce qui permet de nous rafraichir les papilles - et d'ailleurs, le gingembre, comme c'est bon !
Difficile, je pense, de ne pas aimer les sushis. Ils sont élaborés à partir de produits frais et se veulent une solution de rechange intéressante aux fameux fast food. Seul bémol : leur prix, évidemment. Mais ça nous donne l'occasion d'apprendre à les cuisiner, à moindre coût. Et qui dit les cuisiner dit aussi inventer des recettes originales et tout à fait personnalisées. À faire en écoutant du jazz un samedi après-midi.
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